Le restaurant Wattana Panich de Bangkok sert une soupe à partir d’un bouillon qui cuit depuis quarante-six ans. La marmite n’est jamais ou rarement vidée entièrement, et les ingrédients, la viande, les légumes et le liquide sont réapprovisionnés selon les besoins.
Cette pratique, appelée “ragoût perpétuel”, remonte à l’époque médiévale. Tout comme les “restes” sont bien meilleurs quelques jours plus tard, le temps de cuisson amplifié permet de mélanger et d’obtenir des saveurs particulières. Les bonnes choses prennent régulièrement du temps à s’obtenir, mais notre nature humaine se bat avec la patience. La question “Jusqu’à ?” revient tout au long de la Bible.
Une illustration forte est celle du Prophète Habacuc, qui commence son livre en demandant :
“Jusqu’à quand, ô Éternel?… J’ai crié, Et tu n’écoutes pas!”. (Habacuc 1:2).
Ce Prophète vertueux ne pouvait supporter la corruption organisée de l’État. Il était horrifié de voir les injustes prospérer tout en exploitant les autres. Le Seigneur avait promis espérance et restauration. Pourtant, elles ne venaient pas. Jusqu’à quand, dit Habacuc. Comme lui, beaucoup d’entre nous posent la même question à notre Père, lorsque nous ne voyons pas les promesses se réaliser.
Mais, à sa question, le Seigneur répond : “
Il semble qu’il y ait ici une contradiction. Si elle tarde… elle ne tardera pas. Une bonne compréhension de ce jeu de mots est la suivante : “attends-la, patiemment. Car quand elle viendra, ce sera soudainement et promptement”. En d’autres termes, il se peut qu’elle vienne plus tard que vous ne le pensiez, mais quand elle viendra, elle viendra promptement.
De même que les “restes” sont bien meilleurs quelques jours après, les réponses qui demandent de la patience peuvent s’avérer également meilleures. La patience est cette qualité spirituelle qui consiste à attendre avec un regard rempli d’espoir les promesses de Dieu, avec la ferme assurance que si Dieu l’a dit, cela s’accomplira certainement.