La question de l’habillement du serviteur de Dieu est probablement une des questions les plus pertinentes aujourd’hui. On ne peut rester indifférent devant la diversité vestimentaire que nous retrouvons chez les serviteurs de Dieu. Il y a de tout : qui est habillé en costume-cravate, qui est littéralement vêtu de smoking griffé, qui est en tenue business casuel, et qui est se vêt à la mode, qui est plutôt penché pour un attrait très look telle une vedette de show-bizz, cheveux à la mode, maquillage à outrance, chemise et veste jeunarde, etc.

Mais quelle devrait être la tenue vestimentaire d’un homme ou d’une femme qui se met à la disposition de Dieu pour apporter la Parole de Dieu aux gens qui ne lui appartiennent pas, mais qui appartiennent plutôt au Seigneur.

Thom Rainer,  propose plusieurs pistes en fonction, principalement de l’Eglise dans laquelle le pasteur sert. Il suggère de prendre en considération les points suivants (les commentaires sont les miens):

Ensuite, il partage des conseils tels que le fait de diriger le changement graduellement, de ne pas placer les préférences personnelles au-dessus de l’amour pour les gens (ne pas devenir une pierre d’achoppement) et comprendre l\’attachement émotionnel de nos membres à certaines formes de vêtements.

Pour pouvoir répondre à notre question initiale, et ensuite proposer d’autres pistes plus scripturaires que sociales, tentons d’abord d’établir un terrain d’entente global sur la question.

Tenant compte de ces points, voyons quelle devrait être la nature de notre accoutrement. Pour rappel, nous parlons ici uniquement de la tenue vestimentaire des serviteurs de Dieu et non des membres d’églises que je renvoie à l’excellent livre de Jacques Ellul, L’étique de la liberté, dans lequel il explique bien les différents points de vue pour les membres d’églises.

Mais, comment un serviteur de Dieu devrait-il se présenter à l’église ? Voici deux approches différentes de celles proposées par Thom Rainer et d’autres. Lorsque je prêche dans une Eglise, je ne pense pas à m’habiller selon l’audience qui se trouvera devant moi, mais principalement selon deux critères personnels, chacun déterminera un accoutrement différent.

Tout d’abord, je m’habille souvent en costume-cravate, en raison non de ma personnalité, mais plutôt de la nature du message que je suis mandaté à porter. J’avoue que j’ai vraiment été travaillé dans mon cœur à ce sujet, très récemment. Non pas que je ne m’habillais pas en costume-cravate, mais c’est surtout sur les motivations que le Seigneur m’a interpellé.

Mon raisonnement va ainsi : L’Evangile est une « nouvelle », une info. Plus précisément une bonne nouvelle, une bonne info. Or, lorsque je regarde les infos à la Télé (très souvent, malheureusement, il s’agit de mauvaises nouvelles), presque à chaque fois, le journaliste se présente en costume-cravate. L’inverse est extrêmement rare. Et je me dis : si ces gens qui annoncent de si mauvaises nouvelles se présentent de façon impeccable, pourquoi moi qui annonce LA Bonne Nouvelle, ne devrais-je pas me présenter aussi en costume-cravate ?

Tout d’abord, je m’habille souvent en costume-cravate, en raison non de ma personnalité, mais plutôt de la nature du message que je suis mandaté à porter

Cette approche est très suggestive. Elle se fonde non pas sur ma personnalité, mais sur la nature même du message que j’annonce. Comme je désire mettre tout l’accent et l’attention des gens sur le message que je dois transmettre, je me présente en tenue de ville, mais certes, de manière sobre. Mon objectif, est de faire oublier le plus possible le messager, et d’aider les auditeurs à se concentrer le plus possible sur le message, pour le recevoir. Notre message est si important et transformateur, qu’il faut que je diminue et qu’il croisse – Jésus, étant la Parole, le message. Ce qui m’intéresse c’est de porter l’auditoire à une réelle rencontre avec la puissance transformatrice du message de l’Evangile (je ne pense pas à un message d’évangile ici, pour moi l’Evangile est pris dans son sens large, à savoir toute la Parole de Dieu). Mon objectif, est d’honorer le plus possible la Parole de Dieu, de l’approcher avec respect et honneur. Alors je porte mon costume-cravate !

L’autre approche, est de m’habiller casuellement, non pour attirer l’attention des gens sur moi – c’est pourquoi que quelque soit l’accoutrement, il faut qu’il soit sobre – mais pour manifester l’effet libérateur de l’Evangile sur ma vie. Je m’habille en courtes manches, en jeans, etc… pour me rappeler ainsi qu’à mon auditoire, que l’Evangile du royaume m’a libéré de l’oppression (et combien savent que dès fois, le costume-cravate peut s’avérer être une vraie oppression sociale ; on n’y est pas toujours à l’aise ; et quelques fois, on se dit que ce n’est pas du tout notre personnalité !). Souvent la cravate serrée au cou tient comme une corde qui nous lie, qui nous étire, qui nous restreint un peu comme la laisse d’un chien. Oh que c’est pas toujours facile de la porter. Ainsi, s’habiller de façon coule et relax peut s’avérer une vraie « délivrance »… Mais, il ne faut pas faire de cette liberté une pierre de chute pour mon auditoire. Je dois me rappeler qu’il ne s’agit pas de moi, mais de Dieu. Et donc, même habillé sans costume, je veux m’assurer que mes vêtements restent sobres, de façon à ce que mes vêtements portent les gens vers les message et pas vers moi.

L’autre approche, est de m’habiller casuellement pour manifester l’effet libérateur de l’Evangile sur ma vie.

Cravate ou pas, telle est la question. La réponse se penchera sur le but recherché dans notre manière de nous vêtir sans jamais oublier que nous sommes avant tout des messagers, porteurs d’un message, et que ce dernier devrait la clé principale de la manière dont un serviteur de Dieu devrait s’habiller.