La plume d’un écrivain habile

L’une des manières les plus belles et les plus poétiques dont l’humilité se manifeste dans la Bible, c’est lorsque le Psalmiste écrit : « Que ma langue soit comme la plume d’un habile écrivain! » – Ps 45.1.

Il y a quelques années, j’ai été invité à Lugano, en Suisse, à la célébration d’un pasteur qui avait travaillé pendant 40 ans à Genève en tant que représentant de sa dénomination, œuvrant sans relâche pour les droits religieux. Il ne s’est pas seulement battu pour son groupe, car en fin de compte, ses nombreuses réalisations en faveur des libertés religieuses ont profité à chacun d’entre nous.

Lorsqu’il a reçu la reconnaissance de sa confession pour des années de travail fidèle en faveur des libertés religieuses, il a déclaré, les larmes aux yeux, en recevant une magnifique plaque : « Si tout ce que j’ai accompli était une peinture, je n’aurai été que le pinceau dans les mains du Grand Peintre ».

C’est cela l’humilité. C’est reconnaître que, quoi que nous fassions, Dieu reste l’auteur et le créateur de tout. Nous ne sommes que des instruments entre ses mains. En d’autres termes, nous ne sommes pas des autodidactes. Nous sommes toujours le résultat de l’action de Dieu à travers nous. L’histoire suivante illustre la même idée.

Samuel Morse est né dans une famille chrétienne. Son père était prédicateur dans ce qui s’appelait alors la Nouvelle-Angleterre. Deux ans plus tôt, George Washington avait été élu premier président des États-Unis. Morse devint rapidement un artiste talentueux et, après avoir terminé ses études à l’université de Yale, il se rendit sur le vieux continent, en Angleterre, pour perfectionner ses talents de peintre.

À son retour en Amérique, il fut reconnu comme un artiste compétent et fut rapidement très demandé. Alors qu’il se trouvait à Washington pour peindre, la femme de Morse décéda. Il n’apprit la nouvelle que longtemps après l’enterrement. Le cœur brisé, Morse se détourna de la peinture et tenta de créer un moyen de communication rapide. Il voulait être en mesure d’envoyer rapidement des communications sur de grandes distances. C’est ainsi qu’il inventa le télégraphe. La découverte de ce grand moyen de communication lui a donné la gloire que méritait une telle invention. Mais Morse ne cherchait pas la gloire.

Malgré les honneurs et les nombreux égards qui lui furent rendus, Morse n’était pas fier. Dans une lettre à sa nouvelle épouse, il écrit : « Plus je contemple cette grande entreprise, plus je ressens ma propre petitesse, et plus je perçois la main de Dieu dans cette entreprise, et la façon dont il a assigné à diverses personnes leurs fonctions, lui étant le grand contrôleur, tous les autres étant ses instruments honorés… D’où notre dépendance à l’égard de Dieu d’abord, puis à l’égard des autres ».

Nous devrions toujours faire attention à la manière dont nous considérons nos talents et nos réalisations. Nos attitudes à l’égard de nos talents démontrent notre altitude dans la vie. Trop souvent, nous sommes si fiers de nos réalisations que cela démontre à quel point nous ne comprenons pas le rôle de Dieu dans tout ce que nous faisons. Aucun d’entre nous n’est capable de réussir par ses propres forces ou sa propre sagesse ; nous devrions toujours nous rappeler que c’est Dieu qui rend ce que nous faisons possible. Comme le dit Paul, « notre capacité vient de Dieu » (2 Corinthiens 3:5).

Pasteur Donato